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Pathologies

Pathologies dorsales

Le mal du dos est souvent appelé "mal du siècle" et ceci non sans raison. La mal du dos constitue la principale raison de consultation dans un cabinet médical, c'est une des causes principales de mise à la retraite anticipée

Le nombre d’heures de travail perdues pour des douleurs dorsales représente une entité considérable sur le plan économique. De même, les dépenses des caisses de maladie engendrées par les pathologies du dos sont énormes.

Ces quelques remarques soulignent l’importance du traitement, de la prévention et de la kinésithérapie qui joue un rôle clé.

Avant de parler des différentes pathologies, nous pensons qu’il est utile de connaître quelques éléments d’anatomie et de physiologie pour mieux comprendre l’origine et le traitement de ces pathologies.

Quand nous parlons de douleurs du dos, nous parlons en fait d’affections douloureuses de la colonne vertébrale. Cette colonne vertébrale se compose de 24 vertèbres mobiles ,articulées, qui déterminent 3 régions:

  • la région cervicale : 7 vertèbres
  • la région dorsale : 12 vertèbres
  • la région lombaire : 5 vertèbres
  • 5 vertèbres soudées qui forment le sacrum
  • 3 à 5 vertèbres qui constituent le coccyx ( Steissbein, « Krippchen »).

La colonne vertébrale assure deux fonctions essentielles:

  • une fonction de soutien: elle soutient le tronc et la tête, les membres ( bras et jambes ) y sont attachés par l’intermédiaire des articulations de l’épaule et de la hanche
  • une fonction de protection: elle protège la moëlle épinière ( Knochenmark ) d’où partent entre chaque paire de vertèbre les nerfs rachidiens

Les différentes vertèbres sont unies l’une à l’autre par de puissants ligaments des muscles et surtout en avant par les disques intervertébraux (Bandscheiben).

Le disque intervertébral est formé de deux parties :

  • une partie périphérique: l’anneau fibreux
  • une partie centrale: le noyau pulpeux

Le rôle du disque intervertébral est multiple. Il donne à la colonne vertébrale sa flexibilité lui permettant les mouvements de flexion, extension et rotation et joue en même temps le rôle d’amortisseur. Des charges ou sollicitations trop importantes peuvent entrainer des lésions du disque. Il peut se fissurer et permettre au noyau ou à une partie de celui-ci de transpercer l’anneau fibreux et de pénétrer dans le canal rachidien (hernie discale) ou bien déshydrater et perdre progressivement son efficacité dans l’absorption des chocs et vibrations et ainsi favoriser l’apparition de l’arthrose.

Lors d’un congrès à Zürich, le professeur Alf Nachemson, un pionnier de l’étude de la colonne vertébrale, déclarait à un public galvanisé que le plus souvent la vraie cause des douleurs du dos demeure inconnue. Ce qui revient à dire qu’il faut être très prudent avant d’entreprendre un traitement et qu’il faut surtout bien examiner et bien interroger son patient.

En effet, les causes sont multiples et souvent bien loin du foyer douloureux de la colonne vertébrale.

On distingue des causes locales

  • traumatiques (fractures, luxation)
  • dégénératives (arthrose )
  • inflammatoires
  • métaboliques
  • tumorales

et des causes à distance:

  • problèmes des pieds ou des genoux
  • affections des organes (coeur, appareil digestif, organes de la reproduction)
  • problèmes psycho-sociaux

Sans vouloir y accorder une trop grande importance, il faut avoir à l’idée que l’état psychique et les contraintes socio-économiques et professionnelles peuvent influencer les pathologies du dos

 

  • Phénomènes bio-météorologiques

Chez certaines personnes sensibles, des facteurs bio-météorologiques peuvent jouer un rôle de catalyseur ou d’amplificateur de symptômes latents.

Aussi faut-il être très prudent dans l’interprétation des examens radiologiques, car toute image ne reflète qu’un état instantané. Certaines images très évocatrices de déviations axiales (scoliose) ou de dégénérescence (arthrose) nous incitent à les mettre en relation avec les douleurs du patient Cependant il faut rester prudent, très attentif récit du patient et continuer à investiguer.

La colonne vertébrale a une très grande capacité de compensation et joue souvent le rôle de « fusible » pour toute une panoplie d’affections de l’organisme.

Les cervicalgies ou douleurs cervicales siègent à la partie postérieure du cou, à la base du crane et peuvent irradier vers les épaules et même les bras.

Les principales causes sont

  • des troubles de la statique (mauvais maintient)
  • d’origine traumatique (coup du lapin, fracture)
  • de type dégénératif (arthrose)

Les causes infectieuses, tumorales, inflammatoires sont beaucoup plus rares.

La cervicalgie commune

La cause principale est un déséquilibre postural de la colonne cervicale par une position prolongée de la tête en flexion, une mauvaise position couchée, un long trajet en voiture, par un travail avec les bras élevés, la tête en extension.

Le traitement de kinésithérapie est le suivant:

  • thermothérapie : fango visant à décontracter la musculature
  • électrothérapie antalgique
  • massage décontractant

Bindegewebsmassage

massage transversal profond, type Cyriax

ponçage des points douloureux réflexes : Trigger

  • thérapie manuelle

mobilisation vertébrale

  • traction cervicale manuelle
  • rééducation fonctionnelle

exercices actifs

exercices contre résistance

tonification musculaire

  • conseils d’hygiène de vie

exercices de relaxation

apprentissage des positions de repos

La névralgie d’Arnold

Ce sont des douleurs à la face postérieure et latérale de la tête, sur le trajet du nerf occipital d’Arnold, pouvant irradier jusqu’au front. Il s’agit d’une irritation au niveau des divers passages du nerf à travers les ligaments et les muscles qui sont contractés.

Le traitement de kinésithérapie est celui de la cervicalgie commune en insistant sur les techniques de massage pour libérer les contractures musculaires et les techniques d’élongation manuelles.

Le torticolis ou cou tordu

Le torticolis bénin ou aigu de l’adulte se caractérise par des contractures dues à la rétraction des muscles du cou, principalement du muscle sterno-cléido-mastoïdien et du muscle trapèze. Suite à cette contracture, la tête est penchée du côté du muscle contracté et tourné vers le côté opposé. Le torticolis peut s’accompagner de très fortes douleurs et d’une incapacité de bouger la tête. Le moindre mouvement est douloureux.

Les causes du toticolis sont:

  • un faux mouvement, un mouvement brusque non contrôlé
  • une mauvaise position prolongée (pendant le sommeil par exemple)
  • une exposition prolongée à un courant d’air (climatisation)

Le traitement vise à calmer la douleur et à lever la contracture musculaire.

Le traitement médical comprend:

  • des antalgiques ( aspirine,paracétamol )
  • des myorelaxants
  • des anti-inflammatoires
  • la mise au repos
  • éventuellement le port d’une minerve

La kinésithérapie comprend en phase aigue:

  • thermothérapie, fango
  • électrothérapie antalgique
  • massage doux de la nuque et de la région scapulaire

et en phase de régression:

  • voir phase aïgue
  • la mobilisation
  • la traction manuelle
  • les exercices d’auto-grandissement
  • les exercices de renforcement musculaire de la région cervico-scapulaire
  • les exercices de correction de la statique

Le torticolis congénital

Le torticolis congénital est une affection du nouveau-né assez fréquente. Le bébé se présente avec la tête inclinée d’un côté et tournée vers le côté opposé.

A l’examen, on retrouve:

  • une tension musculaire du muscle sterno-cléïdo-mastoïdien
  • une masse palpable localisée dans le ventre du muscle
  • une diminution des amplitudes des mouvements de la tête

La cause exacte du torticolis congénital est encore inconnue, mais on suggère que son origine est due à :

  • un étirement du muscle sterno-cléïdo-mastoïdien lors de l’accouchement
  • une subluxation des premières vertèbres cervicales résultant d’une malposition intra-utérine ou pendant l’acouchement

La kinésithérapie joue un rôle important dans le traitement. Elle associe:

  • le massage des muscles contractés
  • une mobilisation douce de la tête
  • les postures
  • les conseils aux parents

Les torticolis congénitaux évoluent généralement vers la guérison complète.

Le coup du lapin

Le coup du lapin ( Schleudertrauma, whiplash syndrom ) est un traumatisme de la colonne cervicale dû à un mouvement brusque de flexion-hyperextension de la tête. Le plus souvent, cette situation se présente suite aux accidents de la circulation.

Les lésions se situent généralement au niveau des tissus moux:

  • élongation ligamentaire
  • élongation musculaire
  • entorse

plus rarement

  • fracture d’une vertèbre
  • fracture de l’apophyse odontoïde de l’axis
  • déchirure du ligament alaire
  • hernie discale
  • lésion nerveuse

Les symptômes

  • maux de tête
  • contractures musculaires
  • limitation des mouvements de la tête
  • troubles de l’équilibre
  • nausée
  • troubles occulaires
  • troubles de la déglutition
  • troubles du sommeil
  • bourdonnements d’oreille
  • dépression

Le traitement devra tenir compte des plaintes du patient, même si les douleurs et les plaintes décrites par le patient ne peuvent être mises en rapport avec les lésions objectivées.

Le traitement médical est semblable à celui du torticolis.

La kinésithérapie

  • repos, port d’une minerve
  • thermothérapie, fango
  • électrothérapie antalgique
  • massage de la région cervico-scapulaire
  • traction manuelle légère
  • mobilisation
  • exercices isométriques
  • exercices de rééquilibration de la statique

Les douleurs de la région dorsale peuvent être d’origines très diverses.

Les causes de dorsalgies qui intéressent la kinésithérapie sont :

  • les troubles statiques, fatigue ou douleur de positionnement
  • les perturbations articulaires interapophysaires ou costo-transversaires
  • les insuffisances musculo-ligamentaires
  • la spondylarthrose
  • la spondylarthrite ankylosante
  • la maladie de Scheuermenn
  • l’ostéoporose

Les douleurs se situent au niveau des muscles trapèze, entre les omoplates et entre les apophyses épineuses.

La kinésithérapie

  • massage décontractant
  • thermothérapie, fango
  • électrothérapie antalgique
  • exercices de détente
  • exercices d’assouplissement
  • exercices d’autograndissement
  • gymnastique posturale, RPG
  • musculation
  • mobilisaton vertébrale

La maladie de Scheuermann

C’est une dystrophie ostéo-chondro-épiphysaire qui touche la zone de croissance des plateaux vertébraux et qui entraine des modifications structurales des vertèbres. De fréquence élevée (0,5-10%), cette maladie survient pendant la phase de croissance pubertaire du rachis, entre 13 et 17 ans, principalement chez les garçons.

Elle est souvent asymptomatique et diagnostiquée sur des radiographies standards effectuées pour d’autres raisons. Généralement les symptômes prédominants sont la fatigue et la douleur sourde du rachis dorsal. Cette douleur peut être exacerbée par l’effort physique, le sport intensif étant un facteur aggravant.

Le diagnostic se fait par radiographie avec des clichés de profil et de face de l’ensemble du rachis, et de profil du rachis dorsal de D7 à D10.

On distingue:

  • la cyphose à grand rayon
  • l’aspect cunéiforme des vertèbres situées au sommet de la cyphose
  • les plateaux vertébraux irréguliers et feuilletés
  • parfois des hernies intra-spongieuses ou rétro-marginales
  • parfois un tassement discal

Le traitement consiste en l’arrêt d’efforts intenses, donc abandon du sport, à l’exception de la natation. La prise de conscience de certaines postures et surtout une kinésithérapie adaptée et active est de rigueur.

La kinésithérapie

  • rééducation respiratire
  • massage décontractant
  • électrothérapie antalgique
  • relaxation
  • prise de conscience du shéma corporel
  • exercices posturaux, RPG
  • exercices d’assouplissement
  • exercices de tonification des muscles érecteurs du rachis et des abdominaux
  • conseils d’hygiène de vie

 

La lombalgie est une douleur du bas du dos. Elle peut être chronique ou aigue. Dans ce dernier cas on parle de lumbago.

L’origine de la lombalgie peut être très diverse. On trouve des causes tumorales, infectieuses, vasculaires ou viscérales. D’où l’importance d’un diagnostic précis posé par le médecin. Nous allons parler dans ce contexte uniquement des lombalgies d’origine dégénérative ou mécanique.

La lombalgie aigue ou lumbago

La lombalgie aigue qui débute brusquement peut être due à:

  • un effort de soulèvement d’une charge
  • un mouvement brusque incontrôlé (faux mouvement)

Le lumbago surtout d’origine mécanique (entorse de l’unité fonctionnelle vertébral) est un véritable blocage de la colonne lombaire se manifestant par les symptômes suivants:

  • douleur sévère lombo-sacrée souvent en barre
  • attitude antalgique importante et caractéristique
  • irradiation possible de la douleur vers les fesses, les cuisses, les genoux (type sciatique)

Le traitement médical

  • repos relatif
  • antalgiques
  • myorelaxants
  • anti-inflammatoires

La kinésithérapie

  • électrothérapie antalgique, TENS
  • ponçage des points douloureux réflexes Trigger
  • thermothérapie
  • mobilisation analytique, Sohier
  • mobilisation vertébrale
  • thérapie manuelle

Pour éviter la récidive:

  • exercices posturaux, RPG
  • exercices d’assouplissement
  • exercices de tonification
  • conseils d’hygiène de vie
  • école du dos
  • adaptation du poste de travail

La lombalgie chronique

La lombalgie chronique est d’apparition lente et insidieuse. Elle est due à la dégénérescence d’un ou de plusieurs segments mobiles intervertébraux (arthrose discale ou interapophysaire).

Les symptômes

  • douleurs lombaires basses diffuses
  • irradiation possible vers les fesses
  • augmentation des douleurs par l’effort et la fatigue
  • diminution des douleurs par le repos
  • Le traitement médical est similaire que pour les lombalgies aigues, mais la kinésithérapie joue un rôle important pour soulager la douleur et permettre une activité normale.

La kinésithérapie

  • massage décontractant
  • ponçage des points douloureux réflexes, Trigger
  • électrothérapie antalgique
  • mobilisation analytique de type Sohier
  • thérapie manuelle
  • rééducation posturale, RPG
  • execices d’étirement et d’assouplissement
  • exercices de tonification
  • pratique sportive adaptée, vélo, natation, fitness
  • exercices de relaxation, yoga
  • école du dos

La hernie discale

On parle d’hernie discale quand le noyau pulpeux du disque intervertébral traverse l’anneau fibreux, avec parfois la perforation complète de ce dernier et la pénétration dans le canal rachidien, allant comprimer la racine nerveuse émergeante. L’hernie discale peut survenir à toutes les étages vertébraux mais 80% des hernies sont lombaires.

Les causes d’hernie discale sont:

  • la dégénérescence du disque intervertébral
  • un mouvement brusque et incontrôlé du tronc fléchi en avant

Les symptômes sont ceux de la lombalgie aigue

  • douleurs lombaires
  • douleurs de type sciatique
  • parethésies (troubles de la sensibilité)
  • parésies
  • amyotrophie (faiblesse musculaire)
  • anesthésies
  • paralysie (cas extrème)

Les troubles neurologiques dépendent du niveau de la hernie discale et de la gravité de la compression de la racine nerveuse. Le diagnostic est confirmé par le scanner ou l’IRM.

Le traitement conservateur est efficace. Il est celui de la lombalgie aigue avec éventuellement en plus:

  • la traction vertébrale
  • le port d’un lombostat( ceinture lombaire )

Le traitement de kinésithérapie est le même que pour la lombalgie aigue.

Si le traitement conservateur bien conduit n’aboutit pas au bout de 6 à 8 semaines,ou bien, si on est en présence d’un défécit neurologique, il faut recourir à la chirurgie.

Le traitement chirurgical moderne consiste en l’ablation par voie endoscopique de l’hernie. C’est une intervention très peu invalidante qui ne nécessite qu’une hospitalisation de courte durée (2-3jours).

Le traitement de kinésithérapie postopératoire est primordial pour prévenir les récidives.

  • massage décontractant
  • thermothérapie
  • électrothérapie antalgique
  • exercices d’assouplissement
  • exercices de tonification
  • execices posturaux
  • école du dos
  • conseils pour la conduite journalière domestique et professionnelle
  • adaptation du poste de travail

La sciatalgie ou sciatique

Le nom de sciatique est souvent utilisé pour désigner toute sorte de douleur lombo-sacrée basse. En fait, la sciatique est une irritation de la racine du nerf sciatique, soit entre L4 et L5 ou L5 et S1.

Les symptômes

  • douleurs intermittentes d’un seul côté
  • irradiation vers la fesse, la face postérieure de la cuisse et parfois jusque dans les orteils
  • majoration par les efforts de toux ou de défécation
  • diminution par le repos en position allongée ou debout
  • parfois fourmillements ou perte de sensibilité d’une partie de la jambe
  • la douleur est reproduite par la manoeuvre dite « de Lassègue » qui consiste en une flexion de la hanche le genou tendu. Lorsque la douleur apparait lors des 40 à 45 premiers degrés, on doit craindre la présence d’une hernie discale

La cause d’une sciatique

  • d’ordre mécanique, blocage
  • sténose du canal rachidien
  • processus tumoral
  • processus infectieux
  • hernie discale dans 90% des cas

Le diagnostic se fait par imagerie, scanner ou IRM. Ces examens peuvent être complétés par l’électromyographie dans certains cas.

Le traitement de kinésithérapie est celui de la lombalgie ou de la hernie discale, suivant le cas

 


Orthopédie/Traumatologie

Le sport est responsable d’un éventail de lésions musculaires de gravite très variable. La lésion musculaire est la pathologie la plus fréquente du sportif quel que soit le niveau de pratique. Sa gravité est très inégale. Il est important que tout accident musculaire soit diagnostiqué tôt et précisément afin que le joueur puisse reprendre son activité sportive sans tarder inutilement.

Les lésions musculaires se répartissent en deux groupes bien distincts

  • Les lésions musculaires bénignes, c’est à dire sans atteinte anatomique visible, qui sont d’évolution simple et de courte durée
  • Les lésions musculaires plus graves, c’est à dire avec atteinte anatomique bien visible, surtout grâce à l’échographie et l’I.R.M.

1) LES LÉSIONS MUSCULAIRES BÉNIGNES

Par définition elles peuvent être diagnostiquées par l’examen clinique simple, et l’échographie ou IRM est ici inutile, et de toute façon n’objectiverait aucune anomalie. En les classant par ordre de sévérité croissante on distingue: les crampes, puis les courbatures, puis les contractures et les contusions.

a) LES CRAMPES

Elles sont dues à une contraction intense et involontaire du muscle. Elle survient subitement et s’accompagne d’une douleur importante, qui ne dure que quelques minutes, mais laisse néanmoins une contracture dans les jours suivants son apparition. La crampe apparaît le plus souvent pendant l’effort mais peut aussi survenir au repos. Le traitement repose sur un étirement, relayé par des massages et d’application de glace.. La prévention passe par l’hydratation, l’apport de sels minéraux et des étirements avant et après la pratique sportive.

b) LES COURBATURES

Les courbatures ou douleurs musculaires d’apparition retardée sont aussi appelées DOMS (Delayed Onset Muscle Soreness) Ce sont des douleurs musculaires survenant 12 à 48 heures après l’effort. Elles disparaissent généralement en 5 à 7 jours. Les douleurs sont moins violentes et de surcroît elles atteignent des groupes de muscles. Malgré que la courbature est reprise dans la classification usuelle d’une blessure sans lésions anatomiques, elle présente des microlésions des fibres musculaires dues à des sollicitations de contractions excentriques excessives et/ou à une non adaptation à un niveau d’entraînement (muscle inadapté à l’intensité de l’entraînement). Les courbatures les plus sévères s’observent lors de la pratique de la course en descente, d’efforts contre la pesanteur ou lors de la pratique du renforcement de la force maximale. Il y a atteinte de la fonction musculaire et s’accompagne d’une augmentation d’une incapacité à produire une force maximale et une augmentation de la raideur musculaire, souvent observées pendant les 4 premiers jours avec la douleur musculaire.

Si certains traitements semblent atténuer les DOMS, aucun d’entre eux n’a encore démontré sa réelle efficacité en particulier dans l’accélération de la régénérescence du muscle. Le traitement repose sur des bains chauds / froids alternés et une reprise d’activité modérée. La sévérité des symptômes liés aux courbatures pourrait être limitée par : le maintien d’une bonne souplesse au niveau musculaire, spécialement celles des groupes musculaires impliqués dans l’activité physique visée, le pré conditionnement des principaux groupes musculaires avec quelques contractions excentriques de haute intensité une ou deux semaines avant la programmation de séances difficiles, l’utilisation d’exercices d’échauffement spécifiques des principaux groupes musculaires

c) LES CONTRACTURES

Comme son nom l’indique, la contracture provient de la contraction exagérée d’une partie du muscle. La douleur est d’abord ressentie à l’issue de l’exercice, pendant les phases de repos. Si l’effort est poursuivi, le muscle “se raidit” de plus en plus ; la douleur devient sensible au cours de l’exercice puis très incommodante à la fin de celui-ci. Le sportif perçoit distinctement une zone gênante. A l’examen on retrouve généralement qu’un seul muscle, voire même un simple faisceau musculaire, induré et douloureux. L’échographie ne révélera aucune anomalie. La contracture se prolonge dans le temps de 5 à 10 jours. La contracture peut provenir d’une contraction réflexe visant à protéger le muscle et la ou les articulations en jeu suite à un étirement important. L’origine peut être également une fatigue importante du muscle entraînant des désordres de certaines molécules au niveau cellulaire (calcium, potassium, magnésium). Cette pathologie peut enfin être favorisée par une lésion musculaire récente (élongation, déchirure, contusion…) qui fait que la fibre musculaire n’est pas totalement fonctionnelle.

Le traitement repose sur l’utilisation de vessies de glace, de médicaments myorelaxants et sur les massages, la physiothérapie et la rééducation fonctionnelle.

d) LES CONTUSIONS

Contrairement aux pathologies précédentes, la contusion est une traumatologie due à un choc direct sur le muscle. (Chute sur une barrière, coup sur le muscle, la béquille….). Suite au traumatisme, le muscle peut être plus ou moins lésé, les fibres musculaires plus ou moins abîmées (écrasement, déchirure). Un léger saignement interne (hématome intramusculaire) ou un gonflement sous cutané peut se produire. Les conséquences peuvent être relativement minimes si le choc a été léger. Le plus souvent elles n’empêchent pas la pratique physique. Par contre en cas de coup sévère, les fibres musculaires peuvent avoir subit un déchirement important équivalent à une déchirure, voire à une rupture musculaire. La douleur est brutale et exquise entraînant un arrêt de l’activité. L’important est de traiter l’hématome afin d’éviter que celui-ci empêche la cicatrisation du muscle et/ou se calcifie, ce qui dans les deux cas fragilise la fibre musculaire.

2) LES LÉSIONS MUSCULAIRES SÉVÈRES

Ici, l’examen clinique demeure important, mais l’échographie musculaire devient indispensable pour préciser le type de la lésion, et par là même, son traitement. Cependant elle ne doit pas être réalisée trop précocement. Le moment idéal se situant entre la 48ème et 72ème heure : en effet, l’hématome, résultant de l’atteinte des faisceaux musculaires, n’apparaît souvent qu’après un certain laps de temps, et une réalisation trop précoce de l’échographie risque de méconnaître des lésions plus graves que prévues.

Dans l’ordre de gravité croissante on distingue :

  • l’élongation
  • puis la déchirure
  • puis la rupture
  • et enfin la désinsertion musculaire.

a) L’ÉLONGATION MUSCULAIRE

Il s’agit de micro déchirures dans le faisceau musculaire, associées parfois au simple effilochage de myofibrilles. Elles sont dues à des sollicitations excessives du muscle qui travaille en limite d’étirement. On les reconnaît à cause d’une douleur brutale mais modérée, mal localisée, entraînant une gêne relativement peu importante. Le sportif a peu mal, lorsqu’on lui demande d’exécuter des mouvements seuls, par contre l’étirement est douloureux, de même que la contraction isométrique (au cours d’un mouvement contrarié). Enfin, à noter l’absence d’ecchymose visible .La palpation retrouve un cordon induré. L’échographie montre une zone hypoéchogène allongée.

Le traitement doit être immédiat et permet une récupération au bout de 10 à 15 jours grâce à la contention type élastoplaste (tape), les vessies de glace, le repos, les anti-inflammatoires locaux ainsi que d’autres méthodes spécifiques de la kinésithérapie.

c) LES DÉCHIRURES MUSCULAIRES – « Le CLAQUAGE »

Il s’agit cette fois, de déchirures de fibres, voire des faisceaux musculaires entiers.

Elles sont dues à deux causes :

Soit à une contraction trop violente et trop rapide (type démarrage)
Soit à un choc sur un muscle contracté

On les reconnaît grâce à une douleur brutale et bien localisée associée à une impossibilité totale de pouvoir bouger. Le claquage survient lors de l’effort et entraîne son arrêt immédiat.

Bien évidemment, on ne tentera même pas, dans ce cas, un quelconque étirement ou autre manœuvre car ici la blessure est trop sérieuse. Le claquage se voit surtout au niveau des ischio-jambiers et du jumeau interne.

D’ailleurs un hématome ne tarde pas à apparaître. Si la lésion est superficielle ou interstitielle une ecchymose apparaît en quelques jours. Elle constitue un élément de bon pronostic. Si la lésion est profonde, intramusculaire, l’hématome ne diffuse pas, l’ecchymose manque et l’échographie le montre très bien et peut nous guider vers une éventuelle ponction. Le traitement dure de 21 à 30 jours. Il est aussi urgent de poser immédiatement une contention compressive complétée par une attelle, et d’appliquer un glaçage qui peut se prolonger pendant 21 jours relayé par des méthodes plus spécifiques de la kinésithérapie.

d) LA RUPTURE ET LA DÉSINSERTION MUSCULAIRE

Il s’agit, malheureusement, des mêmes problèmes, dans le premier cas, le muscle est totalement déchiré dans sa partie charnue, dans l’autre cas la déchirure intervient dans son insertion ostéo-ligamentaire. Souvent il existe un bruit de claquement surajouté. Elles sont dues aux mêmes mécanismes que précédemment : effort trop violent et trop bref ou choc direct. La douleur peut aller jusqu’à la perte de connaissance, le blessé est totalement impotent et un hématome ou tuméfaction apparaît en quelques heures qui peut masquer l’encoche palpable des fibres. L’échographie confirme la véritable “fracture” du muscle. Le traitement dure de 45 à 60 jours pendant lesquels une immobilisation stricte doit être respectée (21 jours) puis un avis chirurgical est systématiquement demandé.

Ces lésions sont les subluxations et les luxations.

La luxation est la perte de contact totale entre les surfaces articulaires d’une articulation. Lorsque cette perte de contact n’est que partielle, on parle de subluxation. Chaque articulation peut être le siège de luxation, mais certaines le sont de façon préférentielle à cause de la configuration de leurs surfaces articulaires très faiblement emboîtées. Nous allons traiter quelques luxations assez fréquentes.

La luxation de l’épaule

La luxation de l’épaule ou luxation scapulo-humérale résulte le plus souvent d’un traumatisme survenant sur le bras en abdduction et rotation externe (chute sur le bras tendu). La tête humérale peut se luxer dans toutes les directions, mais la forme la plus fréquente est antéro-interne.

Les symptômes sont très évocateurs:

douleur généralement intense
impossibilité de bouger le bras
saillie de la tête humérale sous la clavicule
on peut palper la tête dans le sillon delto-pectoral

La confirmation du diagnostic se fait par radiographie, clichés de face et de profil. Elle permet aussi d’exclure d’éventuelles complications:

osseuses : fracture de la glène humérale
nerveuses : lésion du nerf circonflexe
tendineuses : rupture de la coiffe des rotateurs

En absence de complication, il est conseillé de réduire la luxation le plus vite possible. La réduction se fait généralement sans anesthésie par un médecin qui en a l’habitude ou alors sous anesthésie générale très légère si la douleur est trop forte.

Le bras est immobilisé dans une écharpe. La durée d’immobilisation est inversément proportionnelle à l’âge du patient.

La rééducation joue un rôle capital dans le traitement notamment pour éviter les récidives, très fréquentes chez les sujets jeunes.

pendant la période d’immobilisation:

mobilisation des doigts du poignet et du coude
massage décontractant de la région cervico-scapulaire
électrothérapie antalgique
mobilisation très douces et indolore de l’épaule dans de faibles amplitudes

après la période d’immobilisation :

voir plus haut
mobilisation progressive de l’épaule
tonification des muscles de l’épaule, surtout les rotateurs internes; muscle sous-scaplaire, muscle grand pectoral, muscle grand dorsal
reeducation proprioceptive de l’épaule

Chez les sujets jeunes on rencontre souvent des luxations récidivantes. Si le traitement conservateur, orthopédique n’apporte pas les résultats espérés, on a recours à la chirurgie. La technique chirurgicale la plus utilisée consiste en une réinsertion du bourrelet antérieur et du ligament gléno-huméral inférieur selon BANKART. Cette technique peut se réaliser sous arthroscopie. L’immobilisation postopératoire est de 2 à3 semaines en attelle amovible.

La rééducation est douce, progressive, visant une récupération des amplitudes articulaires et la tonification musculaire et enfin la reprogrammation proprioceptive.

La luxation acriomo-claviculaire

C’est une lésion bénigne qui touche le sujet jeune. Elle résulte d’une chute brutale sur l’épaule (chute en vélo, en moto ) et consiste en une rupture totale des ligaments acromio-claviculaires et coraco-claviculaires.

Les symptômes

  • douleur élective sur l’articulation acromio-claviculaire
  • saillie de l’extrémité externe de la clavicule
  • signe de la “touche de piano”, abaissement de l’extrémité de la clavicule par simple pression
  • tiroir antéro-postérieur

Le traitement est chirurgical avec repositionnement et fixation sanglante.

Le traitement de kinésithérapie est identique à celui décrit pour la luxation scapulo-humérale.


Ce sont les entorses, c.à.d. les lésions traumatiques des ligaments d’une articulation. Les ligaments sont des haubans qui unissent les os d’une articulation et assurent avec la capsule articulaire la stabilité passive de l’articulation. Selon la gravité de la lésion on distingue différents stades d’entorse :

l entorse bénigne, simple étirement ligamentaire
l entorse de gravité moyenne, rupture de quelques faisceaux ligamentaires
l entorse grave, rupture complète du ou des ligaments avec éventuellement des lésions osseuses

Les entorses les plus fréquentes se situent à la cheville, au genou et au poignet.

Entorse de la cheville

voir pathologies sportives

Entorse du genou

C’est l’atteinte d’un ou de plusieurs ligaments du genou. La cause est un mouvement forcé de rotation du fémur sur le tibia, le genou étant fléchi. On distingue:

L’entorse bénigne

Elle se caractérise par l’élongation des ligaments latéraux, le plus souvent du ligament latéral interne.

  • Les symptômes:
  • douleur surtout à l’insertion et lors de la mise en tension (flexion)
  • épanchement
  • limitation des mouvements

Le traitement immédiat est la cryothérapie puis, après confirmation du diagnostic, mise d’une contention souple pendant quelques jours.

Après l’immobilisation:

  • massage de la cuisse
  • massage transversal profond Cyriax
  • U.S.
  • Électrothérapie
  • mobilisation passive et active du genou pour récupérer l’amplitude complète
  • tonification isométrique du quadriceps
  • rééducation proprioceptive sur plateaux mobiles
  • réentrainement à l’effort
  • rééduation isocinétique

L’entorse grave

C’est l’atteinte des ligaments croisés.


 

Les lésions osseuses sont principalement les fractures. On parle de fracture quand il y a discontinuité de l’os. On distingue plusieurs types de fractures:

  • fracture fermée: les fragments osseux ne percent pas la peau
  • fracture ouverte: les fragments osseux percent la peau
  • fracture communitive: fracture qui comprend plusieurs fragments intermédiaires échappant à la description
  • fracture de fatigue: par microtraumatismes répétés chez les jeunes et les sportifs
  • fracture pathologique: due à la fragilisation de l’os causée par cancer, ostéoporose, ostéomalacie

La fracture du poignet

La fracture la plus fréquente est la fracture de “Pouteau-Colles” ou en dos de fourchette. C’est la fracture de l’extrémité distale du radius avec déplacement du fragment vers l’arrière et l’extérieur. Elle est causée le plus souvent par une chute sur la main ouverte.

Traitement

Il consiste en la réduction de la fracture, c.à.d. remettre les fragments en place et les maintenir jusqu’à leur consolidation (4-6 semaines). L’immobilisation peut se faire à l’aide d’un plâtre.

Aujourd’hui le traitement est le plus souvent chirurgical par broches ou plaque vissée pour fixer les fragments.

L’avantage du traitement chirurgical est que l’immobilisation n’est généralement pas nécessaire et la rééducation peut débuter précocément ce qui permet d’éviter les complications (syndrome neuro-algodystrophique ).

La kinésithérapie.

  • mobilisation prudente et indolore passive des doigts, du poignet et du coude
  • mobilisation contre résistance progressive des doigts, du poignet et du coude
  • réadaptation fonctionnelle et ergothérapie

La fracture du coude

Les fractures du coude sont des fractures articulaires qui intéressent l’extrémité distale de l’humérus, l’extrémité proximale du radius (tête radiale), l’extrémité proximale du cubitus (olécrane).

Ce sont des fractures graves car elles ont des répercussions sur le fonctionnement du coude. Pour des raisons mal définies, l’articulation du coude est une articulation qui a tendance à s’enraidir (raideur en flexion-extension) après un traumatisme d’où l’importance d’un traitement bien conduit.

Sauf pour les petites fractures sans déplacement, le traitement sera toujours chirurgical avec fixation par broches, plaques visées, fixateur externe, prothèse dans le but d’une restauration aussi parfaite que possible des surfaces articulaires.

Le traitement de kinésithérapie ne débutera qu’après la régression des phénomènes oedémateux et inflammatoires.

Il consistera en:

  • massage de la région scapulaire
  • mobilisation des doigts en passif, actif
  • mobilisation prudente en pronation-supination
  • mobilisation prudente en flexion-extension
  • contractions statiques du biceps ,du triceps
  • exercices de “contracter-relâcher” pour récupérer progressivement l’extension et la flexion maximale
  • uniquement après récupération de l’amplitude complète: réentraînement à l’effort
  • exercices fonctionnels

IMPORTANT: si la récupération de l’amplitude n’avance plus, il peut être utile d’interrompre la rééducation pendant un certain temps (2 sem.) et puis la reprendre.

La fracture de l’épaule

Il s’agit d’une fracture plutôt du sujet âgé survenant après un traumatisme banal sur l’épaule. Chez le sujet jeune, elle est secondaire à un traumatisme violent (accident de la circulation, du sport…). Le mécanisme est soit direct par chute sur le moignon de l’épaule soit indirect par chute sur la main ou sur le coude. Le type anatomique de la fracture dépend de l’âge du sujet, de la violence du traumatisme et de la position du membre supérieur lors de l’accident.

Les symptômes:

  • douleur extrêmement violente de l’épaule au repos
  • impotence fonctionnelle
  • déformation éventuelle de l’épaule
  • apparition d’un hématome

Traitement

Lorsque la fracture n’est pas ou modérément déplacée, le traitement est conservateur par le biais d’une immobilisation pas trop contraignante (risque de neuro-algo-dystrophie) coude au corps pendant 3 semaines.

Lorsque la fracture comporte de nombreux fragments ou lorsqu’elle est très déplacée et que le sujet est suffisamment jeune, il faut envisager un traitement chirurgical qui a pour but de restituer l’anatomie de l’épaule initiale, seul gage de la récupération de la fonction. Les fragments seront mis en place puis fixés par des vis et/ou par une plaque.

Lorsque les fragments sont multiples et que le déplacement est très important chez le sujet âgé, il est parfois nécessaire de mettre en place une prothèse d’épaule d’emblée.

Les complications qu’on peut rencontrer sont:

  • complications neurologiques concernant le nerf circonflexe ou le plexus brachial
  • complications vasculaires concernant les vaisseaux axillaires avec abolition des pouls et volumineux hématome axillaire
  • le syndrome neuro-algo-dystro phique
  • apparition d’un cal viscieux

Le traitement de kinésithérapie est très prudent et progressif :

  • massage de la région cervico-scapulaire
  • mobilisation active contre résistance des doigts, du poignet et du coude
  • mobilisation passive en flexion de l’épaule
  • exercices actif-assistés (par la main saine) d’antéflexion
  • exercices pendulaires

après consolidation:

  • voir plus haut
  • mobilisation en abduction
  • mobilisation en rotation
  • récupération des amplitudes articulaires
  • renforcement musculaire

La fracture de la hanche

Ce sont les fractures qui intéressent le cotyle ou la tête du fémur.

La fracture du cotyle

C’est une lésion relativement fréquente, essentiellement due aux accidents de circulation, plus rarement à des chutes. Chez la personne âgée une simple chute peut entrainer la fracture.

La douleur et l’instabilité fonctionnelle totale sont la règle.

La radiographie qui confirme le diagnostic.

Le traitement

Il dépend de l’âge du patient, du type de fracture et des lésions associées.En principe chez le sujet jeune on optera pour la chirurgie. Chez le sujet âgé, une fracture complexe demande un traitement orthopédique.

Rhumatologie

On désigne sous le terme arthrite une inflammation d’une articulation. Le terme d’arthrite regroupe plus de 100 maladies rhumatismales différentes. Ces maladies peuvent affecter les articulations, les muscles, les tendons et les ligaments ainsi que la peau et certains organes internes.

La spondylarthrite ankylosante

La spondylarthrite ankylosante est une forme d’arthrite qui touche la colonne vertébrale. Elle se caractérise par des douleurs, une raideur dans le dos, ainsi qu’une courbure de la colonne vertébrale. Dans les cas graves, l’inflammation peut entrainer la fusion des vertèbres et une importante perte de mobilité.

La kinésithérapie intervient dans le but de conserver la mobilité de la colonne vertébrale par une rééducation spécifique.

La polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde, souvent appelée arthrite rhumatoïde, est une maladie auto-immune dont la cause est inconnue et qui se manifeste par des signes inflammatoires tels que la rougeur, la douleur, l’enflure et une sensation de chaleur au niveau de l’articulation. L’inflammation peut toucher aussi d’autres organes tels que les yeux, les poumons et le cœur.

Cette maladie touche les articulations saines, le plus souvent les articulations des mains et des pieds. Ella se distingue d’autres formes d’arthrites par le fait qu’elle touche plusieurs articulations de façon symétrique, c.à.d. des deux cotés du corps.

Le traitement de kinésithérapie est complémentaire au traitement médicamenteux. Il consiste dans des exercices visant à augmenter l’amplitude des mouvements, à renforcer la force musculaire et l’endurance.

La marche, la natation et le cyclisme font partie des activités à conseiller.

La fibromyalgie

La fibromyalgie se manifeste par de la douleur généralisée dans les muscles, les ligaments et les tendons, ainsi qu’une raideur, surtout matinale dans les articulations.

Le traitement vise à soulager la douleur et à maintenir la mobilité. La kinésithérapie fait partie de ce traitement, notamment par la rééducation et la physiothérapie à visée antalgique et anti-oedémateuse.

La périarthrite scapulo-humérale (PSH)

La PSH est une affection rhumatismale se situant à l’extérieur de l’articulation de l’épaule et atteignant l’ensemble des tissus musculaires et tendineux qui entourent l’articulation.

Le terme de PSH est souvent employé abusivement pour désigner des pathologies bien précises telles que la rupture de la coiffe des rotateurs, la lésion du bourrelet cotyloïdien, la calcification du tendon du muscle sous-épineux.

Il est important de faire un diagnostic différentiel. Des examens supplémentaires tels que la radiographie, l’IRM, l’arthrographie ou l’échographie peuvent fournir des renseignements utiles et de poser un diagnostic précis.

Tendinites

Une tendinite est une inflammation du tendon.

Les signes principaux de la tendinite sont une douleur à la mobilité et à la palpation de la région atteinte, ainsi qu’une douleur lors de la mobilisation contrariée.

Les causes sont généralement le surmenage du tendon par des efforts intenses et/ou répétés ou plus rarement dû à une malposition articulaire.

Le traitement consiste en une mise au repos et/ou une immobilisation, la prise d’anti-inflammatoires, les infiltrations et la kinésithérapie.

Les techniques les plus utilisées sont le massage transversal profond (Cyriax), les agents physiques et la thérapie manuelle

Les régions les plus touchées sont :

  • l’épaule tendinite du sus-épineux
  • le genou

tendinite de la patte d’oie, généralement chez le cycliste)
tendinite du tendon rotulien

  • le coude

épichondylite (tennis elbow)
épitrochléite (golfers elbow)

  • le pied

tendinite du tendon d’Achille

  • la hanche

tendinite du muscle moyen fessier
tendinite du muscle pyramidal

 

La bursite (ou hygroma) est une inflammation de la bourse séreuse d’une région articulaire.

L’origine de la bursite pourra être infectieuse, métabolique (goutte), traumatique ou micro-traumatique.

Les bursites sont localisées le plus souvent au niveau:

  • sous-achilléen (cheville)
  • rétro-olécranien (coude)
  • pré-patellaire (genou)
  • ischiatique (hanche)
  • sous-deltoïdien (épaule)

Le traitement se fera par ponction du liquide, infiltration de corticoïdes et bandages compressif.

La kinésithérapie intervient surtout par la cryothérapie (application de froid).

La ténosynovite est une inflammation de la gaine tendineuse. L’origine peut être infectieuse, rhumatismale ou micro-traumatique.

Les symptômes sont une douleur bien localisée lors des mouvements du tendon avec parfois crépitation.

Le traitement est médical est l’immobilisation, les anti-inflammatoires et les infiltrations.

Parfois l’intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire pour libérer le tendon (ténosynovectomie)

La kinésithérapie intervient avant et pendant l’immobilisation par les agents physiques et après intervention chirurgicale par la rééducation fonctionnelle douce et progressive pour éviter les adhérences tendineuses et accompagnée d’ultrasons.

Les ténosynovites se situent le plus souvent au niveau des doigts.

Doigt à ressaut (ou à ressort )

C’est une forme clinique particulière qui se caractérise par un accrochage plus ou moins douloureux dans les mouvements de flexion-extension du doigt ,le mouvement étant freiné à mi-course et se terminant brusquement comme mû par un ressort.

La Maladie de Dupuytren

La maladie de Dupuytren est une fibrose rétractile de l’aponévrose palmaire de la main (membrane située entre les tendons fléchisseurs et la peau). Elle entraine une rétraction et une flexion progressive et irréductible des doigts. La fibrose entraine la transformation de l’aponévrose palmaire et aboutit à la formation de brides fibreuses.

L’origine de cette maladie est inconnue, la seule chose établie est l’existence d’un facteur génétique.

Les symptômes sont l’apparition dans la paume de la main d’un ou de plusieurs nodules siégeant à la base du 4ième et/ou du 5ième doigt. Avec le temps les nodules s’allongent et forment des cordes longitudinales et peu à peu apparait une flexion irréductible des doigts des deux premières phalanges. Dans les formes graves, la main peut se fermer complètement.

Le traitement est chirurgical par aponévrectomie percutanée ou fasciatomie.

La kinésithérapie intervient après chirurgie par massage cicatriciel, rééducation fonctionnelle et ultrasons.

La périostite est une inflammation aigue ou chronique du périoste, le plus souvent située sur le tibia, et des fibres tendineuses qui s’y insèrent. Cette pathologie se rencontre fréquemment chez les sportifs. Elle est due aux vibrations causées par la course sur sol dur, l’utilisation de chaussures inadaptées, des traumatismes répétés sur le périoste.

Le traitement consiste à mettre la jambe au repos.

La kinésithérapie comprend la cryothérapie, les ultrasons et le massage selon Vodder.

L’arthrose est une affection dégénérative du cartilage d’une articulation sans infection, ni inflammation. Cette dégénérescence peut survenir sur toute articulation, mais plus fréquemment sur les articulations porteuses telles que les genoux, les hanches ou la colonne vertébrale. D’autres articulations (épaule, coude) sont moins souvent atteintes.

L’arthrose est une maladie chronique qui évolue lentement. Elle touche plus souvent les femmes que les hommes.

La cause de l’arthrose est indéterminée, mais une surcharge ou une mauvaise distribution de la charge sur la surface articulaire jouent un rôle prépondérant. D’autres causes de l’arthrose peuvent être d’origine traumatique (fracture, accident sportif ou domestique), congénitale (malposition ou malformation articulaire), génétique (qualité du cartilage), endocrinienne ou autre. L’âge et le mode de vie de la personne concernée interviennent également dans l’apparition de l’arthrose. Ainsi, il est important de souligner que le poids est un facteur à risque majeur.

Les symptômes principaux de l’arthrose sont de deux types:

  • la douleur de type mécanique qui est déclenchée et aggravée par le mouvement et qui disparaît ou s’atténue plus ou moins complètement lorsque l’articulation est au repos. Elle est moins importante le matin et augmente progressivement pendant la journée. Elle réapparaît à chaque fois que l’articulation concernée est soumise à l’effort.
  • la gêne fonctionnelle qui correspond à une limitation de la mobilité de l’articulation.

Le traitement est d’abord médicamenteux par antalgiques, anti-inflammatoires, infiltrations et autres.

La kinésithérapie est indispensable, car elle permet de repousser l’ankylose articulaire. Elle contribue également à renforcer la musculature entourant l’articulation pour soulager celle-ci.

Les techniques les plus utilisées sont les agents physiques, le massage, la mobilisation articulaire et le renforcement musculaire péri-articulaire.

La chirurgie préventive permet de rétablir les conditions mécaniques correctes en cas d’anomalie de l’articulation (luxation congénitale de la hanche, genou varum).

Dans les cas évolués et invalidants, la chirurgie propose l’arthrotomie, l’athrodèse (blocage de l’articulation) et, le plus fréquemment, la prothèse totale.

La mise en place d’une prothèse est une procédure chirurgicale au cours de laquelle certaines parties d’une articulation sont enlevées et remplacées par un dispositif en matière syntétique, en céramique ou en métal, appelé prothèse. La prothèse est conçue pour permettre à l’articulation de se mouvoir comme une articulation normale et saine.

Les prothèses totales sont réalisées depuis les années 60. De nos jours ,il est reconnu que cette procédure permet une reconstruction significative de la fonction et un apaisement des douleurs pour 90% à 95% des patients. Si la durée de vie attendue des prothèses est difficile à estimer, elle n’est toutefois pas illimitée. Les articulations artificielles peuvent au cours des années devenir instables et exiger une intervention chirurgicale de révision.

De récentes améliorations dans les techniques chirurgicales et l’instrumentation contribuent au succès du traitement. L’utilisation de matériaux de pointe comme le titane ou la céramique et l’emloi de nouveaux revêtements articulaires en matière synthétique offrent au chirurgien des options pouvant aider à augmenter la longévité de la prothèse.

Les prothèses totales sont principalement utilisées au niveau de la hanche, du genou et de l’épaule. Cependant d’autres articulations peuvent également profiter de prothèses totales (pouce,coude).

La prothèse totale de hanche

Une prothèse totale de hanche remplace la partie malade de l’articulation de la hanche. Elle est composée de deux pièces emboitées. Une des pièces remplace la partie articulaire du bassin (cotyle). L’autre remplace le col et la tête du fémur, elle est en acier inoxydable. Elle comprend une tige qui est implanté dans le fémur, un col et une tête qui s’articule avec le cotyle.

Il existe de très nombreux modèles de prothèses, différents dans leur forme et leurs matériaux. Cette variété de prothèses n’amènera que peu de changements dans la marche à suivre en rééducation.

La tendance générale actuelle se dirige vers une rééducation précoce, non intensive et sollicitant sans excès la nouvelle articulation. Une grande place est réservée à l’adaptation à la nouvelle situation et aux exercices proprioceptifs.

Kinésithérapie post-opératoire

Pendant la période d’hospitalisation il faut apprendre au patient l’apprentissage des mouvements permis et bien faire comprendre ceux à éviter. La hanche est mobilisée en actif assisté, en flexion-extension et en légère abduction. S’y ajoute la contraction isométrique du quadriceps et des fessiers, la mise en station debout avec deux cannes et appui progressif au sol. L’apprentissage de la montée (jambe saine avant) et de la descente (jambe opérée avant) d’escalier est indispensable .Respectez les conseils pour la vie journalière de votre kinésithérapeute.

Dans un premier temps la flexion de la hanche sera limitée et douloureuse. Il vous faudra donc faire preuve d’imagination et trouver des astuces.

Quelques conseils:

  • s’assoir sur une chaise dure et assez haute plutôt que dans un fauteuil
  • se munir d’un rehausse-toilette
  • prendre une douche, éventuellement assise, plutôt qu’un bain
  • mettre des chaussures faciles à chausser, utiliser un chausse-pied
  • éviter une flexion trop importante de la hanche
  • éviter la station debout unipodale (sur une jambe) du côté opéré
  • ne pas porter lourd du côté

 

 

La durée d’hospitalisation a tendance à diminuer de plus en plus. Souvent, si l’état général et le bilan postopératoire le permettent, le patient pourra quitter l’hôpital au bout de quelques jours. Plusieurs alternatives se présentent pour la suite de la rééducation.

 

  • rééducation à domicile
  • rééducation au cabinet du kinésithérapeute
  • rééducation en centre de rééducation

 

 

A vous de choisir en toute liberté le type de rééducation vous préférez.

Les trois possibilités présentent leurs avantages et inconvénients. D’un point de vue général, une personne relativement jeune ( 70 ans),seules, avec un état général altéré, la rééducation en centre de revalidation, suivie, si nécessaire, d’un traitement au cabinet du kinésithérapeute, est la meilleure solution pour assurer un rétablissement rapide et complet.

La prothèse totale de genou

L’arthrose est une conséquence de l’usure des différents éléments du genou. Elle commence par toucher les ménisques et le cartilage, puis s’étend en profondeur et peut détruire l’os sousjacente. Les symptômes sont principalement

  • Des douleurs, surtout à la marche et de la montée et descente d’escalier
  • Du gonflement (liée à l’épanchement de synovie)
  • De la déformation progressive en genou varum (jambes en O) ou genou valgum (jambes en X)

Les causes sont

  • les séquelles de fractures du tibia, du fémur ou de la rotule
  • les déviations axiales de l’axe fémoro-tibial , soit dans le plan frontal, soit dans le plan sagittal
  • la surcharge pondérale
  • les lésions méniscales et/ou ligamentaires
  • les séquelles rhumatismales inflammatoires (polyarthrite, varthrite chronique juvénile)

Le traitement est médicamenteux avec anti douleurs, anti-inflammatoires, infiltrations et chondroprotecteurs et la kinésithérapie intervient par l’électrothérapie antalgique et anti-inflammatoire et la rééducation fonctionnelle pour entretenir la mobilité articulaire et la force musculaire

La chirurgie peut intervenir selon le stade de l’arthrose, la cause et l’âge du patient.

L’arthroscopie se fait sous anesthésie en ambulatoire. Elle enlève les débris d’usure et l’épanchement synovial, cause du gonflement. Les résultats sont inconstants.

L’ostéotomie s’adresse aux arthroses localisées chez les personnes plutôt jeunes (-55 ans). Elle modifie l’axe du tibia en orientant les appuis vers la zone saine. Elle donne une amélioration souvent totale des douleurs pendant une période de 10 à 15 ans.

La prothèse totale a révolutionné le traitement de l’arthrose du genou. On distingue la prothèse unicompartimentale et la prothèse totale ou tri-compartimentale.

La prothèse uni-compartimentale est une prothèse partielle. Elle remplace le cartilage usé d’un seul côté du genou entre le fémur et le tibia ,sans toucher à l’autre compartiment fémoro-tibial ou à la rotule.

Les critères pour une prothèse uni-compartimentale sont :

  • l’usure articulaire limitée à un seul compartiment fémoro-tibail
  • l’absence de forte surcharge pondérale ou d’ostéoporose
  • les membres inférieurs modérément arqués en genou varum <5°

La prothèse uni-compartimentale se compose de deux parties: un élément tibial constitué d’un plateau métallique recouvert d’une semelle en polyéthylène et un élément fémoral métallique qui s’applique sans résection sur le condyle correspondant.

Le traitement de kinésithérapie débute le lendemain de l’intervention par

  • la flexion manuelle passive du genou
  • la flexion passive du genou sur Kinétec (machine qui fléchit le genou)
  • la mise en station debout
  • l’apprentissage de la marche avec cannes
  • l’apprentissage de la montée et descente d’escalier

Après l’hospitalisation, la rééducation se poursuit en centre de rééducation ou au domicile du patient et par après au cabinet du kinésithérapeute par

  • la flexion-extension active
  • la musculation du quadriceps et des ischio-jambiers
  • l’appui progressif
  • la montée et la descente d’escalier
  • les exercices de proprioception

La prothèse totale remplace la totalité du cartilage usé et reproduit les mouvements du genou dans les trois plans de l’espace.

La prothèse totale se compose de trois parties : un élément fémoral métallique qui s’emboite sur l’extrémité du fémur, un élément tibial qui se pose en plateau sur le tibia composé d’une base sur laquelle s’insère une semelle en polyéthylène et un médaillon rotulien en polyéthylène si nécessaire.

La rééducation commence dès le lendemain de l’intervention par

  • la flexion passive
  • la flexion sur Kinétec
  • la marche avec deux cannes et monter et descendre les escaliers dès que possible (4-5 jours)
  • la mise au fauteuil
  • la cryothérapie
  • les contractions isométriques

Au bout de 8-10 jours on devrait essayer d’obtenir une flexion de 90°.

La rééducation se poursuit soit en centre de rééducation, soit au domicile du patient et puis au cabinet du kinésithérapeute par

  • la flexion-extension active
  • la musculation du quadriceps et des ischio-jambiers
  • la rééducation proprioceptive
  • la remise en charge totale progressive et réadaptation à la vie courante

La prothèse totale de l’épaule

On peut envisager de recourir à une prothèse de l’épaule dans plusieurs cas :

  • L’usure des surfaces articulaires en rapport avec l’arthrose, les maladies inflammatoires certains traumatismes de l’épaule
  • Les fractures complexes de l’extrémité supérieure de l’humérus avec de nombreux fragments déplacés
  • La rupture massive des tendons de la coiffe des rotateurs avec une ascension de la tête humérale sous l’acromion

Ces trois cas, tous très différentes sur le plan de la pathologie ,peuvent trouver une solution grâce à la prothèse de l’épaule.

Cette intervention consiste à remplacer les surfaces articulaires usées par des pièces prothétiques:

  • une sphère métallique montée sur une tige pour l’extrémité supérieure de l’humérus
  • une capsule en polyéthylène pour la cavité glénoïde de l’omoplate

L’objectif du remplacement prothétique de l’articulation de l’épaule est de soulager la douleur et de restaurer une bonne partie de la mobilité et de la force.

Le traitement de kinésithérapie est immédiatement entrepris, dès le deuxième jour de l’intervention. L’hospitalisation est d’environ 8 jours. La rééducation peut se faire soit au centre de rééducation, soit à domicile puis au cabinet du kinésithérapeute par

  • la mobilisation des doigts, du poignet, du coude
  • la mobilisation passive de l’épaule
  • les exercices actif-assistés de l’épaule
  • l’auto-mobilisation de l’épaule
  • les exercices pendulaires

et dans un deuxième temps par

  • mobilisation active de l’épaule
  • renforcement musculaire
  • réadaptation à la vie journalière

Le nom de capsulite rétractile vient du fait que la capsule articulaire se rétracte et empêche ainsi le fonctionnement normal de l’épaule. Cette pathologie est également appelée « épaule gelée » on en anglais « frozen shoulder ».Pour certains, la capsulite rétractile est une forme d’algoneurodystrophie localisée à l’épaule, mais malgré que ces deux pathologies soient apparentées, elles se distinguent par leurs signes cliniques et leur évolution.

La capsulite rétractile peut survenir sans raison, mais dans certains cas des facteurs favorisants comme un traumatisme, une affection douloureuse de l’épaule, la chirurgie thoracique, l’hémiplégie peuvent exister.

L’évolution de la capsulite rétractile se fait par trois stades:

  • Le stade d’installation caractérisé par l’apparition de douleurs permanentes (quelques semaines à quelques mois).A ce stade l’examen clinique est encore normal
  • Le stade de la raideur caractérisé par l’apparition d’un enraidissement progressif. Avec l’installation de la raideur la douleur disparaît, mais des mouvements de l’épaule se limitent de plus en plus limités vont de pair
  • Le stade de la récupération caractérisé par la disparition progressive de la raideur. La mobilité articulaire redeviendra normale.

Parfois une limitation de quelques degrés, surtout en rotation externe peut subsister sans pour autant gêner les mouvements de la vie journalière.

Kinésithérapie

Même sans traitement, la capsulite rétractile évoluera en 6 à 18 mois vers la guérison. Cependant la kinésithérapie peut grandement accélérer ce processus et a sa place dans la phase de raideur et surtout dans la phase de récupération.

Dans la phase de raideur, elle lutte contre la douleur par des massages décontractants, le traitement par agents physiques et la méthode Trigger Points

Elle entretient la mobilité de la ceinture scapulaire par mobilisation de l’omoplate et de la colonne cervicale. Cette mobilisation de l’épaule se fait dans les amplitudes possibles, mais surtout sans provoquer la douleur. Elle entretient également la fonction musculaire par un travail actif des muscles de l’épaule.

Dans la phase de récupération, elle assure le massage de la ceinture scapulaire et de la colonne cervicale, la mobilisation passive, active assistée et active pour récupérer l’amplitude complète de l’épaule, le réentraînement à l’effort.

Dans tout ce processus différentes techniques de thérapie manuelle peuvent être utilisées.

L’algoneurodystrphie est un syndrome douloureux régional vasomoteur et trophique résultant d’une perturbation neuro-végétative mal connue et de causes diverses. Il existe plusieurs synonymes pour désigner cette maladie: « Maladie de Sudeck », « dystrophie sympatique réflexe », »syndrome épaule-main ».

Les symptômes de l’algoneurodystrophie sont les douleurs qui entrainent une impotence fonctionnelle, des troubles trophiques avec des troubles vaso-moteurs (œdème, modification de la température et de l’aspect de la peau), ainsi qu’une déminéralisation épiphysaire.

L’algoneurodistrophie est rarement idiopathique, mais généralement secondaire et localisée aux extrémités des membres.

Les causes peuvent être

  • traumatiques (50% des cas):chirurgie, fracture, entorse, luxation, immobilisation prolongée)
  • neurologiques: hémiplégie, traumatisme crânien
  • viscérales :infarctus du myocarde ,tumeurs
  • médicamenteuses
  • métaboliques: diabète ,hypothyroïdie

Enfin, il existe un terrain anxio-dépressif et émotif favorable à l’apparition d’une algodystrophie, mais son rôle psychosomatique ne doit pas être surestimé.

L’évolution de la maladie est généralement favorable avec une guérison complète en quelques mois (6 à 24 mois).

Cette évolution se fait sur deux phases:

  • une phase chaude ou pseudo-inflammatoire, caractérisée par des douleurs vives et des troubles vasomoteurs ( chaleur, oedème, peau luisante)
  • une phase froide inconstante, marquée par l’apparition de troubles trophiques (membre froid, peau pâle, lisse et atrophique).Il existe parfois des rétractions capsulo-ligamentaires responsables d’enraidissement articulaire progressif

Traitement

Il n’y a pas de traitement spécifique à l’algoneurodystrophie. Il associe le repos, la kinésithérapie adaptée et les médicaments. Il a pour but de diminuer les douleurs et de préserver la mobilité articulaire.

Le repos est indiqué en phase chaude. Pour le membre inférieur la suppression de l’appui est une mesure capitale tant que persistent les douleurs. L’immobilisation est à proscrire.

La kinésithérapie

Elle doit être prudente et bien conduite. Elle doit être progressive et surtout indolore, car la douleur, en phase chaude, peut aggraver la maladie.

En phase chaude, elle utilise la cryothérapie, les Trigger Points, l’électrothérapie antalgique, les mobilisations prudentes et non douloureuses de l’articulation atteinte

En phase froide, on ajoute l’étirement capsulo-ligamentaire et la mobilisation active.