La mise en place d’une prothèse est une procédure chirurgicale au
cours de laquelle certaines parties d’une articulation sont enlevées et
remplacées par un dispositif en matière syntétique, en céramique ou en
métal, appelé prothèse. La prothèse est conçue pour permettre à
l’articulation de se mouvoir comme une articulation normale et saine.
Les prothèses totales sont réalisées depuis les années 60. De nos
jours ,il est reconnu que cette procédure permet une reconstruction
significative de la fonction et un apaisement des douleurs pour 90% à
95% des patients. Si la durée de vie attendue des prothèses est
difficile à estimer, elle n’est toutefois pas illimitée. Les
articulations artificielles peuvent au cours des années devenir
instables et exiger une intervention chirurgicale de révision.
De récentes améliorations dans les techniques chirurgicales et
l’instrumentation contribuent au succès du traitement. L’utilisation de
matériaux de pointe comme le titane ou la céramique et l’emloi de
nouveaux revêtements articulaires en matière synthétique offrent au
chirurgien des options pouvant aider à augmenter la longévité de la
prothèse.
Les prothèses totales sont principalement utilisées au niveau de la
hanche, du genou et de l’épaule. Cependant d’autres articulations
peuvent également profiter de prothèses totales (pouce,coude).
La prothèse totale de hanche
Une prothèse totale de hanche remplace la partie malade de
l’articulation de la hanche. Elle est composée de deux pièces emboitées.
Une des pièces remplace la partie articulaire du bassin (cotyle).
L’autre remplace le col et la tête du fémur, elle est en acier
inoxydable. Elle comprend une tige qui est implanté dans le fémur, un
col et une tête qui s’articule avec le cotyle.
Il existe de très nombreux modèles de prothèses, différents dans leur
forme et leurs matériaux. Cette variété de prothèses n’amènera que peu
de changements dans la marche à suivre en rééducation.
La tendance générale actuelle se dirige vers une rééducation précoce,
non intensive et sollicitant sans excès la nouvelle articulation. Une
grande place est réservée à l’adaptation à la nouvelle situation et aux
exercices proprioceptifs.
Kinésithérapie post-opératoire
Pendant la période d’hospitalisation il faut apprendre au patient
l’apprentissage des mouvements permis et bien faire comprendre ceux à
éviter. La hanche est mobilisée en actif assisté, en flexion-extension
et en légère abduction. S’y ajoute la contraction isométrique du
quadriceps et des fessiers, la mise en station debout avec deux cannes
et appui progressif au sol. L’apprentissage de la montée (jambe saine
avant) et de la descente (jambe opérée avant) d’escalier est
indispensable .Respectez les conseils pour la vie journalière de votre
kinésithérapeute.
Dans un premier temps la flexion de la hanche sera limitée et
douloureuse. Il vous faudra donc faire preuve d’imagination et trouver
des astuces.
Quelques conseils:
- s’assoir sur une chaise dure et assez haute plutôt que dans un fauteuil
- se munir d’un rehausse-toilette
- prendre une douche, éventuellement assise, plutôt qu’un bain
- mettre des chaussures faciles à chausser, utiliser un chausse-pied
- éviter une flexion trop importante de la hanche
- éviter la station debout unipodale (sur une jambe) du côté opéré
- ne pas porter lourd du côté
La durée d’hospitalisation a tendance à diminuer de plus en plus.
Souvent, si l’état général et le bilan postopératoire le permettent, le
patient pourra quitter l’hôpital au bout de quelques jours. Plusieurs
alternatives se présentent pour la suite de la rééducation.
- rééducation à domicile
- rééducation au cabinet du kinésithérapeute
- rééducation en centre de rééducation
A vous de choisir en toute liberté le type de rééducation vous préférez.
Les trois possibilités présentent leurs avantages et inconvénients.
D’un point de vue général, une personne relativement jeune ( 70
ans),seules, avec un état général altéré, la rééducation en centre de
revalidation, suivie, si nécessaire, d’un traitement au cabinet du
kinésithérapeute, est la meilleure solution pour assurer un
rétablissement rapide et complet.
La prothèse totale de genou
L’arthrose est une conséquence de l’usure des différents éléments du
genou. Elle commence par toucher les ménisques et le cartilage, puis
s’étend en profondeur et peut détruire l’os sousjacente. Les symptômes
sont principalement
- Des douleurs, surtout à la marche et de la montée et descente d’escalier
- Du gonflement (liée à l’épanchement de synovie)
- De la déformation progressive en genou varum (jambes en O) ou genou valgum (jambes en X)
Les causes sont
- les séquelles de fractures du tibia, du fémur ou de la rotule
- les déviations axiales de l’axe fémoro-tibial , soit dans le plan frontal, soit dans le plan sagittal
- la surcharge pondérale
- les lésions méniscales et/ou ligamentaires
- les séquelles rhumatismales inflammatoires (polyarthrite, varthrite chronique juvénile)
Le traitement est médicamenteux avec anti douleurs,
anti-inflammatoires, infiltrations et chondroprotecteurs et la
kinésithérapie intervient par l’électrothérapie antalgique et
anti-inflammatoire et la rééducation fonctionnelle pour entretenir la
mobilité articulaire et la force musculaire
La chirurgie peut intervenir selon le stade de l’arthrose, la cause et l’âge du patient.
L’arthroscopie se fait sous anesthésie en ambulatoire. Elle enlève
les débris d’usure et l’épanchement synovial, cause du gonflement. Les
résultats sont inconstants.
L’ostéotomie s’adresse aux arthroses localisées chez les personnes
plutôt jeunes (-55 ans). Elle modifie l’axe du tibia en orientant les
appuis vers la zone saine. Elle donne une amélioration souvent totale
des douleurs pendant une période de 10 à 15 ans.
La prothèse totale a révolutionné le traitement de l’arthrose du
genou. On distingue la prothèse unicompartimentale et la prothèse totale
ou tri-compartimentale.
La prothèse uni-compartimentale est une prothèse
partielle. Elle remplace le cartilage usé d’un seul côté du genou entre
le fémur et le tibia ,sans toucher à l’autre compartiment fémoro-tibial
ou à la rotule.
Les critères pour une prothèse uni-compartimentale sont :
- l’usure articulaire limitée à un seul compartiment fémoro-tibail
- l’absence de forte surcharge pondérale ou d’ostéoporose
- les membres inférieurs modérément arqués en genou varum <5°
La prothèse uni-compartimentale se compose de deux parties: un
élément tibial constitué d’un plateau métallique recouvert d’une semelle
en polyéthylène et un élément fémoral métallique qui s’applique sans
résection sur le condyle correspondant.
Le traitement de kinésithérapie débute le lendemain de l’intervention par
- la flexion manuelle passive du genou
- la flexion passive du genou sur Kinétec (machine qui fléchit le genou)
- la mise en station debout
- l’apprentissage de la marche avec cannes
- l’apprentissage de la montée et descente d’escalier
Après l’hospitalisation, la rééducation se poursuit en centre de
rééducation ou au domicile du patient et par après au cabinet du
kinésithérapeute par
- la flexion-extension active
- la musculation du quadriceps et des ischio-jambiers
- l’appui progressif
- la montée et la descente d’escalier
- les exercices de proprioception
La prothèse totale remplace la totalité du cartilage usé et reproduit les mouvements du genou dans les trois plans de l’espace.
La prothèse totale se compose de trois parties : un élément fémoral
métallique qui s’emboite sur l’extrémité du fémur, un élément tibial qui
se pose en plateau sur le tibia composé d’une base sur laquelle
s’insère une semelle en polyéthylène et un médaillon rotulien en
polyéthylène si nécessaire.
La rééducation commence dès le lendemain de l’intervention par
- la flexion passive
- la flexion sur Kinétec
- la marche avec deux cannes et monter et descendre les escaliers dès que possible (4-5 jours)
- la mise au fauteuil
- la cryothérapie
- les contractions isométriques
Au bout de 8-10 jours on devrait essayer d’obtenir une flexion de 90°.
La rééducation se poursuit soit en centre de rééducation, soit au domicile du patient et puis au cabinet du kinésithérapeute par
- la flexion-extension active
- la musculation du quadriceps et des ischio-jambiers
- la rééducation proprioceptive
- la remise en charge totale progressive et réadaptation à la vie courante
La prothèse totale de l’épaule
On peut envisager de recourir à une prothèse de l’épaule dans plusieurs cas :
- L’usure des surfaces articulaires en rapport avec l’arthrose, les maladies inflammatoires certains traumatismes de l’épaule
- Les fractures complexes de l’extrémité supérieure de l’humérus avec de nombreux fragments déplacés
- La rupture massive des tendons de la coiffe des rotateurs avec une ascension de la tête humérale sous l’acromion
Ces trois cas, tous très différentes sur le plan de la pathologie ,peuvent trouver une solution grâce à la prothèse de l’épaule.
Cette intervention consiste à remplacer les surfaces articulaires usées par des pièces prothétiques:
- une sphère métallique montée sur une tige pour l’extrémité supérieure de l’humérus
- une capsule en polyéthylène pour la cavité glénoïde de l’omoplate
L’objectif du remplacement prothétique de l’articulation de l’épaule
est de soulager la douleur et de restaurer une bonne partie de la
mobilité et de la force.
Le traitement de kinésithérapie est immédiatement entrepris, dès le
deuxième jour de l’intervention. L’hospitalisation est d’environ 8
jours. La rééducation peut se faire soit au centre de rééducation, soit à
domicile puis au cabinet du kinésithérapeute par
- la mobilisation des doigts, du poignet, du coude
- la mobilisation passive de l’épaule
- les exercices actif-assistés de l’épaule
- l’auto-mobilisation de l’épaule
- les exercices pendulaires
et dans un deuxième temps par
- mobilisation active de l’épaule
- renforcement musculaire
- réadaptation à la vie journalière